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Scène VII.


les précédens ; ALCÉE, conduisant le chœur des Prêtresses.
ALCÉE.

Sapho, vous êtes appelée à concourir pour le prix qu’Apollon veut décerner aujourd’hui à celle de ses prêtresses qui honorera le plus son culte par ses chants. Faites-nous entendre ces accords qui ont ravi les contrées de la Grèce où le ciel est le plus pur et le plus serein. Sur les rives sauvages de l’Épire, nous serons capables encore d’admirer votre génie, et d’être émus par vos accens.

SAPHO.

Ah Diotime ! ah Cléone ! son image est devant mes yeux ; comment l’écarter de ma pensée ? Pourront-ils voir un autre objet que lui ? Ma bouche pourra-t-elle prononcer un autre nom ?

DIOTIME.

Courage, Sapho, courage ; songe que la renommée de ce jour retentira dans les siècles à venir ; et que ta gloire doit survivre à ton amour, comme l’âme survit à sa dépouille mortelle.