fois me répondre, et je puissois dans ses vers cette inspiration involontaire qui faisoit battre mon cœur. Alcée, c’est vous ! C’est vous ! mais ce n’est plus moi. Ne vous fais-je pas pitié ? Ah ! j’étois née pour la gloire, et je succombe à l’amour ! L’univers réclamoit mon génie, et le dédain d’un seul homme a flétri le présent des dieux. Alcée ! vous m’avez vue, quand Apollon se complaisait dans les hymnes que j’adressois à l’Olympe ; vous m’avez vue ! vous direz ce que j’étois, et les habitans de ces contrées conserveront le souvenir de mes chants
.
Que j’aime ce noble orgueil ! il me remplit d’espoir. Sapho, relevez votre tête pour recevoir la couronne ; relevez-vous, oubliez Phaon. Son nom est-il inscrit dans le temple de mémoire ? quels sont ses exploits ? quels sont ses chefs-d’œuvre ? quels prodiges l’ont rendu digne de Sapho ?
.
Que dites-vous ? Ne l’avez-vous donc pas vu passer, quand il triomphoit à la course de tous ses rivaux jaloux ? vous n’avez donc pas entendu sa voix ? Hélas ! sa voix, quand il me