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M. DE LA MORLIÈRE.

Ton oncle ne sait pas un mot de françois ; il nous fait tous passer pour Allemands ; il oublie ses ancêtres, sa patrie, enfin…

SOPHIE.

Mon père, malgré tout cela, vous aimez beaucoup mon oncle.

M. DE LA MORLIÈRE.

C’est vrai.

SOPHIE.

Eh bien ! c’est devant lui que je vous confierai l’espoir…

M. DE LA MORLIÈRE.

Quel espoir ?

SOPHIE.

Que M. d’Erville lui-même viendra vous demander en mariage votre nièce…

M. DE LA MORLIÈRE.

Comment ! ma nièce ! je n’en ai pas ; veux-tu me faire dire un mensonge ?

SOPHIE.

Non assurément ; j’aimerois mieux m’en charger moi-même.

M. DE LA MORLIÈRE.

Quoi ! tu te permettrois de tromper ?…