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que je me flatte de le gouverner à son insu par ce moyen. D’ailleurs il aime assez l’argent et quoique ce soit pour le dépenser, c’est un goût toujours un peu vulgaire, dont on peut tirer parti pour se débarrasser de lui. Mon cher Frédéric, j’ai tant d’envie d’échapper au triste sort qui me menace, et de me conserver pour vous ; que je veux tout tenter pour y parvenir.

FRÉDÉRIC.

Ah ! Sophie, je n’ose espérer tant de bonheur.

SOPHIE.

Cher Frédéric, nous n’avons fait de mal à personne ; pourquoi le sort ne nous protégeroit-il pas ? Je vois venir mon père, laissez-moi seul avec lui.


Scène VI.


M. DE LA MORLIÈRE, SOPHIE.
M. DE LA MORLIÈRE.

Je te croyois avec M. d’Erville.

SOPHIE.

Ah ! il y a long-temps qu’il est parti. Vous figurez-vous donc qu’il pense à moi ?