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ROSALBA.

Ah mon père ! c’est si raisonnable d’épouser celui qu’on aime !

LE CAPITAINE.

Et vous croyez, ventrebleu, que je souffrirai qu’on me joue ainsi ! Ah ! mille bombes ! puisque je n’ai que cinquante-trois ans, puisque je suis dans toute ma force, je vais vous arranger de la belle manière. Morbleu ! j’équiperai un corsaire, et je ne remettrai jamais le pied sur ce maudit élément pierreux, qu’on appelle la terre, et qui n’est pas fait pour l’homme. Ah, monsieur Derval !

(Un domestique arrive, et remet une lettre à M. Derval.)
DERVAL.

Monsieur, daignez m’excuser ; je reçois à l’instant une lettre qui m’apprend qu’à la sollicitation de mon oncle, le ministre s’est occupé de nouveau de votre affaire, et qu’apprenant des faits d’armes de vous qui lui étoit inconnus, il vous accorde la croix.

LE CAPITAINE.

La croix ! la croix ! Mais dites-moi, monsieur, je ne la dois pas à la faveur, n’est-ce pas ?