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SABORD.

Je l’espère bien, que ma femme est sage ; mais depuis cinq ans que nous sommes mariés, nous avons eu trois enfans qui, Dieu merci, prospèrent à merveille, surtout l’aînée, dont vous êtes parrain, et qui s’appelle Georgette, à cause du Royal-George.

LE CAPITAINE.

Mais que dis-tu donc, maraud ! moi j’aurois consenti à te laisser épouser Nérine, une fille si aimable, si…

SABORD.

Eh ! sûrement, mon capitaine ; c’est pour cela que vous l’avez donnée à votre fidèle Sabord, en récompense de sa jambe fracassée à votre service, au Pic de Ténériffe, à Masulipatnam, et dans une petite affaire près du Congo.

LE CAPITAINE.

Combien de jambes as-tu donc à fracasser ? Tu me rendras fou avec tes histoires ; mais fais venir Nérine.

SABORD.

Monsieur, n’oubliez pas que c’est ma femme ; au bout de cinq ans de mariage, on n’est pas