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LA SUNAMITE.

LA SUNAMITE.

Oui, sans doute, je veux la voir, toujours la voir ; mes yeux ne la quitteront plus. Mais il faut commencer… C’est là-bas, n’est-ce pas là-bas. ? Ma sœur, ma sœur !

(Elle se précipite sur le lit de sa fille.)
GUEHAZI.

Ô femme d’Israël ! Reprend courage, et prie le Dieu d’Abraham.

LA SUNAMITE.

Le prier ! et pour qui ?

GUEHAZI.

Pour ta fille.

LA SUNAMITE.

Pourquoi donc, Guehazi, veux-tu te jouer de ma douleur ? Ne sais-tu pas ce que c’est que la mort ? L’espoir a-t-il jamais rien eu de commun avec elle ?

GUEHAZI.

Et qui t’a dit que tout doive finir avec le tombeau ? Quand Enoch fut rassasié de jours, l’Éternel le prit à lui, parce qu’il l’aimoit. Samuel n’a-t-il pas survécu à sa mort apparente ? ne vint-il pas lui-même, à la voix de la Pythonisse, annoncer à Saül son funeste