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LA SUNAMITE.

GUEHAZI.

Celui dont la prière est toute-puissante, toi, mon père, oui, toi.

ÉLISÉE.

Je n’ai jamais remporté de triomphe sur le sépulcre.

GUEHAZI.

Le roi d’Israël étoit prêt à mourir, il implora ton appui, et quinze ans de vie furent ajoutés à ses jours.

ÉLISÉE.

Il vivoit encore, et il n’étoit pas révolté contre le malheur, comme cette femme passionnée.

GUEHAZI.

Ah ! si du moins cette pauvre mère savoit que dans les régions éthérées sa fille vivra peut-être auprès d’Élie, elle pourroit supporter la perte qui l’accable.

ÉLISÉE.

Non, la Sunamite n’accepteroit point des espérances toutes saintes, en échange des biens terrestres auxquels son cœur est si vivement attaché.

GUEHAZI.

Élisée, si tu n’as pas de consolation pour elle, ne la rappelons pas à la vie.