Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.
101
ACTE II, SCÈNE I.

quel spectacle déplorable, et que la créature est à plaindre, quand son Dieu ne la protége plus !


Scène II.


LA SUNAMITE, ÉLISÉE, GUEHAZI.
LA SUNAMITE, se jetant aux pieds d’Élisée.

Élisée ! Élisée ! ma fille est mourante ; viens à son secours ; viens.

ÉLISÉE.

Relève-toi, Sunamite ; il ne m’est plus permis de retourner dans ta maison.

LA SUNAMITE.

Qu’ai-je fait, juste ciel ! pour attirer sur moi cette malédiction redoutable ?

ÉLISÉE.

Le Seigneur t’avoit donné cet enfant si vivement désiré, et ton époux l’avoit voué au culte des autels ; mais tu n’as pu te résoudre à soustraire ta fille aux applaudissemens des hommes, et tu as voulu pour elle les louanges des insensés et l’admiration des impies.

LA SUNAMITE.

Offensois-je la Divinité en mettant en lumière les dons qu’elle m’avoit faits ?