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LA SUNAMITE.

de triomphe et de bonheur sont réservées à Semida !

LA SŒUR.

Ma sœur, peux-tu parler de l’avenir avec cette confiance ? Ta fille, hélas ! est bien loin d’y compter ainsi, et je trouve dans son regard une tristesse qui me serre souvent le cœur.

LA SUNAMITE.

Semida est une créature céleste ! tu prends pour de la tristesse ce recueillement de l’âme, qui lui fait deviner ce que l’âge apprend aux autres. Elle n’a point, il est vrai, l’insouciante gaîté de l’enfance, mais la douceur des anges se peint toujours sur son front. Regarde, la voilà !


Scène II.


LA SUNAMITE, LA SŒUR, SEMIDA.
LA SUNAMITE.

Semida, idole de mon cœur, sois la bienvenue. Mais pourquoi donc ta parure est-elle si négligée ? Dans une heure la fête commence et tu n’as point mis sur ta tête les fleurs que j’ai cueillies pour toi.