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le panorama

en fut affligé au point de perdre la raison. Quelque temps après, il entra dans une école d’enfants, saisit une colonne, destinée à soutenir le toit, et la renversa. Près de soixante enfants périrent sous les ruines de ce édifice !

Voici la statue du célèbre Milon de Crotone (Calabre), qui a parcouru toute la longueur du stade en portant sur ses épaules un bœuf de quatre ans. On raconte de lui plusieurs anecdotes : Quand il serrait une grenade personne ne pouvait la lui arracher des mains et pour tant jamais il n’endommageait le fruit. Quand il montait sur un disque de savon personne ne pouvait l’en faire descendre. On lui serrait la tête avec une corde qu’il cassait en gonflant ses veines.

Cette statue, comme vous voyez, est sortie du ciseau de son compatriote Damoas, et c’est Milon lui-même qui se la chargea sur les épaules et l’installa dans cet endroit, où vous le voyez. À l’époque où ses forces commencèrent à décliner, ayant trouvé un jour, sur son chemin, un chêne dans l’écorce duquel on avait enfoncé des coins, il voulut achever l’œuvre commencée et tenta d’élargir l’ouverture avec ses mains : il resta pris, et, dans cette position il devint la proie des bêtes féroces.

Un seul homme se comparaît à Milon : c’est Polydamas de Thessalie, que voici : Athlète célèbre, d’une force sans égale, d’une taille colossale, et qui remporta un grand nombre de prix. Cet athlète se trouvant un jour sans armes sur le mont Olympe, fit la rencontre d’un lion énorme qu’il tua d’un coup de poing. Il retenait par derrière et d’une seule main un char traîné par les chevaux les plus vigoureux, lancés à toute vitesse ; mais il périt, de même que Milon, par son trop de confiance en sa force musculaire. Étant entré un jour avec quelques compagnons dans une grotte pour se