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messieurs, continua Heidi avec feu ; et quand ce sera ton tour, tu ne sauras pas lire et tu feras même des fautes en épelant. Tu verras alors comme les messieurs se moqueront de toi, encore pire que Tinette ; et tu devrais savoir ce que c’est quand celle-là se moque !

— Alors je veux bien, dit Pierre d’un ton moitié plaintif, moitié fâché.

À l’instant même Heidi fut adoucie.

— C’est bon, nous allons tout de suite commencer, dit-elle toute contente, et, ayant tiré Pierre vers la table, elle alla chercher ce qu’il fallait pour la leçon.

Dans le grand paquet envoyé par Clara, Heidi avait trouvé un petit livre qui lui plaisait beaucoup, et déjà la veille il lui était venu à la pensée qu’elle pourrait s’en servir avec Pierre, car c’était un alphabet dont les lettres étaient intercalées dans des sentences rimées.

Ils s’assirent donc tous deux devant la table, penchèrent leurs têtes sur le petit livre, et la leçon commença. Heidi fit d’abord épeler à Pierre la première sentence, puis il dut la répéter une seconde