Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 65 —

Pierre se glissa dehors par la fenêtre — car la porte était bien décidément bloquée par la glace, — hissa son traîneau par la même voie, s’assit dessus et s’élança le long de la pente. Il allait comme un éclair, et lorsqu’il arriva près de Dörfli à l’endroit où la pente se prolonge jusque tout en bas à Mayenfeld, il ne s’arrêta point, mais continua sa rapide descente, car il lui semblait que ce serait faire violence à lui-même et à son traîneau d’interrompre tout à coup un si bel élan. Il descendit donc jusqu’à la plaine où le traîneau s’arrêta de lui-même. Pierre se mit debout et regarda autour de lui. La force d’impulsion de la descente l’avait entraîné au-delà de Mayenfeld ; il se mit alors à réfléchir qu’il serait en tous cas trop tard à l’école et qu’on aurait déjà commencé depuis longtemps puisqu’il lui fallait au moins une heure pour remonter ; il pouvait donc prendre son temps et ne pas se presser outre mesure. C’est ce qu’il fit en effet, et il arriva à Dörfli tout juste au moment où Heidi venait de rentrer de l’école et se mettait à table pour dîner avec le grand-père. Pierre entra ; comme il avait cette fois une idée