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avait déjà loué la maison en ruines et s’y était établi ; après lui, elle était presque toujours restée inoccupée, car on ne pouvait y demeurer qu’à condition de prévenir de nouvelles dégradations en bouchant soigneusement les trous et les crevasses à mesure qu’elles se formaient.

L’hiver était long et rigoureux à Dörfli. Le vent sifflait autour de la maison et entrait de toutes parts dans les grandes salles, éteignant même parfois les lumières, et les pauvres gens y grelottaient. Mais le Vieux, lui, savait se tirer d’affaire. Dès que la résolution de passer l’hiver au village eut été prise, il avait de nouveau loué la vieille maison et était souvent descendu pendant l’automne pour y faire les arrangements nécessaires. Puis, vers le milieu d’Octobre, il était venu s’y établir avec Heidi.

Quand on entrait dans la maison par derrière, on pénétrait d’abord dans une première salle ouverte à tous les vents, dont l’une des murailles était complétement écroulée, et l’autre en partie seulement ; on y voyait encore une fenêtre en ogive dont les vitraux avaient disparu depuis longtemps et autour de laquelle s’entrelaçait un lierre vigoureux ; l’épais