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mais tout ce qui est en mon pouvoir est à votre disposition. Parlez, mon ami, que puis-je faire ?

Le Vieux avait écouté sans mot dire en regardant l’heureux père avec un sourire de satisfaction.

— Monsieur Sesemann peut bien penser que j’ai aussi ma part de la joie que cette guérison sur notre alpe lui procure ; elle compense bien ma peine, dit le Vieux avec sa fermeté habituelle. Je remercie Mr Sesemann de ses offres bienveillantes, mais je n’ai besoin de rien ; tant que je vivrai j’aurai assez pour l’enfant et pour moi. Mais j’ai un désir, et s’il pouvait m’être accordé, il ne me resterait plus aucun. souci pour cette vie.

— Parlez, parlez, mon cher ami, dit Mr Sesemann d’un ton pressant.

— Je suis vieux, continua le grand-père, et je ne resterai plus longtemps ici. Quand je partirai je n’ai rien à laisser à l’enfant ; elle n’a plus de parents, sauf une seule personne qui chercherait à en tirer profit. Si Mr Sesemann voulait me donner l’assurance que Heidi ne sera jamais obligée d’aller chez des étrangers gagner son pain, il m’aurait largement rendu ce que j’ai pu faire pour lui et pour sa fille.