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— Oui, et aussi le bon lait de Blanchette, s’écria à son tour Clara. Grand’maman, si tu savais comme je bois le lait de chèvre et comme il est délicieux !

— En effet, je le vois bien à tes joues, ma petite Clara, répondit la grand’maman en riant. Non, en vérité, c’est à ne pas te reconnaître ! te voilà devenue grasse et ronde comme je ne me serais jamais attendue à te voir. Et comme tu as grandi, Clara ! Est-ce possible ? je ne peux pas me lasser de te regarder ! Mais à présent je vais télégraphier sur le champ à mon fils à Paris qu’il vienne tout de suite, sans lui dire pourquoi. Ce sera la plus grande joie de sa vie. Mon cher grand-père, comment allons-nous envoyer cette dépêche ? vous avez sans doute congédié les hommes ?

— Ils sont repartis, répondit-il ; mais si Madame la grand’maman est pressée, nous ferons descendre le chevrier, il a le temps.

Madame Sesemann ayant insisté pour envoyer sans tarder un télégramme à son fils qu’elle ne voulait pas priver un jour de trop du bonheur qui l’attendait, le grand-père s’avança un peu à l’écart et fit entendre entre ses doigts un coup de sifflet si perçant