Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/183

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 169 —

toutes nos forces et qu’il sait quelque chose qui vaut encore mieux ?

— Pourquoi dis-tu cela tout à coup à présent, Heidi ?

— Parceque, sais-tu, quand j’étais à Francfort, je l’ai tellement prié de me faire tout de suite revenir à la maison ; et comme je ne pouvais jamais partir, j’ai pensé que le bon Dieu ne m’avait pas écoutée. Mais vois-tu, si j’avais quitté Francfort quand je le Lui demandais, tu ne serais jamais venue ici, et tu ne te serais jamais guérie.

Clara était devenue toute pensive.

— Mais alors, Heidi, reprit-elle, nous ne devrions jamais rien demander au bon Dieu, puisqu’il sait toujours quelque chose de meilleur que ce que nous voulons qu’Il nous donne.

— Non, non, Clara, crois-tu que ça pourrait aller ainsi ? continua vivement Heidi. On doit prier le bon Dieu tous les jours et lui demander tout, tout, pour lui montrer que nous n’oublions pas que c’est Lui seul qui peut nous le donner. Et si nous oublions le bon Dieu, alors Il nous oublie aussi, c’est la grand’maman qui l’a dit. Si nous ne recevons pas tout