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— Descends ici, Pierre ! lui cria-t-elle d’un ton impératif.

— Descends pas ! répliqua-t-il.

— Mais oui, il le faut, descends ! je ne peux pas le faire seule, il faut que tu m’aides ! Viens vite !

— Descends pas !

Alors Heidi gravit en quelques bonds le pâturage jusqu’à mi-hauteur du côté de Pierre, et s’arrêtant, le regard étincelant, elle l’apostropha ainsi :

— Pierre, si tu ne viens pas tout de suite, je pourrai aussi te faire quelque chose que tu n’aimeras pas, tu peux en être sûr !

Ces paroles portèrent coup, et Pierre fut saisi d’une grande angoisse. Il avait commis une mauvaise action que personne ne devait savoir. Jusqu’alors il s’en était réjoui ; mais voilà que Heidi lui parlait comme si elle était au fait de tout ! et tout ce qu’elle savait, elle le racontait au grand-père. Or Pierre avait peur de ce dernier plus que de qui ce fût ; s’il allait apprendre ce qui s’était passé avec le fauteuil ! La peur l’oppressait, il se leva et s’approcha de Heidi qui l’attendait

— Je viendrai, mais tu ne le feras pas ! dit-il,