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doux parfum. Ce mois aussi touchait à sa fin lorsqu’un matin Heidi sortit en courant du chalet après avoir terminé ses petites occupations domestiques. Elle voulait vite aller jusque sous les sapins, puis monter plus haut pour voir si la grosse touffe de centaurée était épanouie, car rien n’était plus ravissant que ces gracieux calices ouverts en pleine lumière.

Mais au moment où Heidi allait tourner l’angle du chalet, elle s’arrêta court et se mit à pousser de tels cris que le grand-père sortit du hangar pour voir ce qui se passait d’extraordinaire.

— Grand-père ! grand-père ! lui cria Heidi hors d’elle, viens, viens ici, regarde !

Le grand-père se rendit à l’appel, et son regard suivit la direction que lui indiquait l’enfant vivement excitée. Le long du sentier de l’alpe serpentait le plus étrange des cortéges qu’on y eût jamais vus. En tête marchaient deux hommes avec une chaise à porteurs découverte dans laquelle était installée une jeune fille enveloppée de nombreux châles ; ensuite venait un cheval monté par une dame à l’air imposant qui regardait sans cesse dans toutes les direc-