Page:Spyri - Encore Heidi, 1882.pdf/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 98 —

— Elle est de Francfort ! de Clara ! veux-tu que je te la lise tout de suite, grand-père ?

Celui-ci y était tout disposé, et Pierre qui avait suivi Heidi, se prépara aussi à écouter en s’adossant contre un des montants de la porte afin d’avoir un point d’appui solide pour suivre ce que lirait Heidi. Celle-ci commença :

Chère Heidi !

Nous avons déjà fait toutes nos malles et nous nous mettrons en route dans deux ou trois jours quand papa partira aussi, non pour venir avec nous, mais pour aller d’abord à Paris. Le docteur vient chaque jour, et à peine est-il sur le seuil de la porte, qu’il nous crie déjà : « Partez ! partez ! — à l’alpe ! » Il ne peut pas attendre le moment où nous serons en route. Si tu savais comme il s’est plu à l’alpe ! Pendant tout l’hiver il est venu nous voir presque chaque jour ; il disait que c’était vers moi qu’il venait, parce qu’il avait toujours quelque chose de nouveau à me raconter. Alors il s’asseyait et il parlait de toutes les journées qu’il a passées là-bas avec toi et avec le grand-père, et des montagnes, et des fleurs, et du délicieux air frais, et du calme dont