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costume déplacé, car ce n’est pas en Enfer que l’on attrape des fraîcheurs. »

Comme les flots, les projets sont changeants, surtout au théâtre. Aussi, malgré l’empressement officiel de l’Opéra à satisfaire le critique mécontent, le bon vouloir apparent de la direction demeura sans effet, car Fanny Elssler, son congé terminé, fit d’abord une reprise de la Sylphide et de la Fille du Danube, créations de la grande Taglioni, que personne après elle n’avait encore osé aborder. Il y eut tumulte et même coups de sifflets, les fanatiques de la danseuse absente ayant formé une sorte de clan pour interdire à toute autre les rôles de leur idole. La ballerine viennoise commença ensuite les études de la Gypsy, dont la première représentation fut seulement donnée en janvier 1839. Les mois succédèrent aux mois, et le départ de Fanny Elssler, qui quitta définitivement Paris et l’Opéra en mars 1840, parut ôter désormais à Cléopâtre toute chance de représentation. De plus, il faut le dire, dès le mois de novembre 1838, Théophile Gautier, lassé sans doute de tous ces retards, s’était dé-