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168 LES LUNDIS D’UN CHERCHEUR. possibles et invraisemblables. Je m’inquiète fort peu des jugements portés sur moi en haine des idées que j’exprime. Mais j’ai trop l’amour de la vérité pour vouloir, même à bonne in- tention, farder la vérité. On peut idéaliser, je crois, une réalité dont la grandeur ne s’est présentée à nous que sous des formes vul- gaires c’est le rôle de ce qu’on appelle la poésie. Mais la poésie n’a pas le droit de filer sa toile dans le vide. Il lui faut quelque branche où s’attacher. En traçant le person- nage que j’ai dans l’âme maintenant, j’ai pro- cédé un peu au hasard et n’écoutant qu’un instinct secret. Le peu de lignes que vous m’écrivez sur cette réunion de 1820 me prouve que je n’ai pas été égarée par une fantaisie d’artiste, et qu’il a pu exister dès lors un homme comme je l’ai conçu. 4-réez, monsieur, l’expression de ma bien vive gratitude pour l’aide que vous m’of- frez, et celle de ma haute considération. » GEORGE SAND. s Rue Pigalle, 16. j>