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IV
INTRODUCTION

notes critiques qui l’accompagnent y ajoutent beaucoup de clarté et d’intérêt : enfin l’introduction est pleine de renseignements importants.

Pour nous, nous avons écrit notre traduction sur celle de M. Sigwart, en consultant toujours celle de M. Van Vloten, et en ayant toujours recours au texte hollandais dans les passages difficiles : ce qui nous était aisé, grâce à la traduction allemande, laquelle est plutôt une transcription qu’une traduction, car c’est exactement la même langue ; et, si l’on ne reconnaît pas les mots hollandais quand on les voit seuls, on les reconnaît aussitôt qu’ils ont pris la forme allemande ; nous pouvons donc dire que nous avons réellement traduit d’après l’original car ici la traduction intermédiaire n’est que l’original lui-même très-peu transformé.

On pourrait se demander si le traité de Deo et Homine est réellement de Spinoza, ou s’il ne serait pas de quelque autre main, de quelque disciple par exempie ; mais il est facile de prouver que ce doute n’a aucun fondement. En effet :

1° Nous trouvons en tête du manuscrit ces mots : Primum latine conscriptus à Bened. de Spinoza. Le possesseur du manuscrit ou celui qui l’a copié a donc cru à l’authenticité. Or, M. Van der Linde parait avoir établi que celui qui a écrit le manuscrit est un médecin du XVIIIe siècle nommé Monnikoff, de la secte de Deurhoff, théologien qui, à tort ou à raison, passait pour spinoziste, mais qui, en tout cas, a connu Spinoza et a reçu son influence, et même avait eu communication de l’Éthique avant sa publication. Monnikoff, qui à copié de sa main les écrits de Deurhoff, a donc pu recevoir, sinon de lui, du moins de quelque intermédiaire, le manuscrit en question, et en tout cas était assez près de la source pour s’assurer de son authenticité[1].

2" On retrouve textuellement, soit dans le traité lui-même, soit dans l’appendice, quelques-unes des propo-

  1. Monnikoff étant né en 1707 et Deuroff étant mort en 1717, il n’y a pas eu de communication directe entre l’un et l’autre mais il y a eu sans doute communication médiate.