lesquelles propriétés ne peuvent être inventées par lui, puisqu’il est imparfait. Or, qu’il connaisse ces propriétés, c’est ce qui est évident : en effet, il sait, par exemple, que l’infini ne peut être formé de diverses parties finies ; qu’il ne peut pas y avoir deux infinis, mais un seul ; qu’il est parfait et immuable ; il sait aussi qu’aucune chose par elle-même ne cherche sa propre destruction, et en même temps que l’infini ne peut se changer[1] en quelque chose de meilleur que lui-même, puisqu’il est parfait, ce qu’alors il ne serait pas ; et encore qu’il ne peut être subordonné à quelque autre chose, puisqu’il est tout-puissant, etc.
On voit donc que Dieu peut être prouvé à priori comme à posteriori, et même beaucoup mieux à priori, car des choses prouvées à posteriori ne le sont que par une cause extérieure à elles, ce qui est en elles une évidente imperfection, puisqu’elles ne peuvent se faire connaître par elles-mêmes, et seulement par des causes extérieures. Dieu cependant, la première cause de toute choses, et même la cause de lui-même, Dieu doit se faire connaître lui-même par
- ↑ La cause d’un tel changement devrait être en dehors de lui, ou en lui. Elle ne peut être en dehors de lui, car aucune substance, existant par soi (comme est celle-ci), ne dépend de quelque chose d’extérieur et n’est par conséquent soumise à aucun changement ; ni en lui, car aucune chose, et encore moins celle-ci ne veut sa propre altération ; toute altération vient du dehors. En outre, qu’il ne puisse pas y avoir de substance limitée, cela est évident ; puisqu’elle devrait alors avoir quelque chose qui viendrait du néant, ce qui est impossible, car d’où aurait-elle ce par quoi elle se distinguerait de Dieu ? Sans doute, pas de Dieu, car celui-ci n’a rien d’imparfait, ni de limité. D’où donc, si ce n’est du néant ? (MS.)
qu’elles ne nous font connaître rien de substantiel ; ce ne sont que des adjectifs, qui demandent le substantif pour être éclaircis. (MS.)