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INTRODUCTION

I

En 1851, le docteur Ed. Boehmer, de Halle, découvrit en Hollande, annexé à une vie manuscrite de Spinoza, par Colerus, un petit écrit en hollandais, qui paraissait être un abrégé sommaire de l’Éthique et qui portait ce titre Korte Schetz der Verhandeling van Benedictus de Spinoza : over Gott, den Mensch, en deszefls Welstand (Courte Esquisse du traité de Spinoza sur Dieu, l’homme et son bonheur). Il publia cet écrit l’année suivante, à Halle, en 1852, sous ce titre Benedicti de Spinoza tractatus de Deo et homine ejusque felicitate lineamenta.

Quelques années après, le savant libraire d’Amsterdam, M. Frédéric Muller acheta dans une vente publique un autre manuscrit qui se trouva être le traité même dont M. Boehmer n’avait connu que l’abrégé. Il était en hollandais ; et une note inscrite à la première page du manuscrit attestait que, malgré la tradition d’après laquelle on avait cru que l’Éthique avait été primitivement écrite en langue hollandaise, ce manuscrit n’était cependant lui-même que la traduction d’un texte original écrit en latin par Spinoza. Nous n’avons donc ici qu’une traduction, et peut-être même une traduction émanée d’une main chrétienne, comme on peut le con-