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XVIII
INTRODUCTION

ties, comme nous l’avons dit, se trouvent les dialogues auxquels nous renvoyons le lecteur pour ne pas interrompre la suite de cette exposition.

III

Attributs de Dieu. — I. Les Propres. — Ce que Spinoza appelle les propres de Dieu se ramène à trois points : 1o la cause, 2o la providence, 3o la prédestination. De ces trois points, le troisième est le plus important. Disons quelques mots des deux autres.

Dieu est cause à huit points de vue différents. Il est : 1o cause émanative, ou opérative, c’est-à-dire cause efficiente et active ; — 2o cause immanente, non transitive ; — 3o cause libre, non naturelle ; — 4o cause par soi, non contingente ; — 5o cause principale, qui crée immédiatement ; — 6o cause première ou initiale ; — 7o cause générale ; — 8o cause prochaine des attributs infinis, et cause éloignée des choses particulières.

II. Providence. — Spinoza conserve encore ici le terme de Providence, qui disparaitra plus tard dans l’Éthique. La providence, selon lui, consiste dans cet effort que nous voyons dans toute la nature et par lequel toutes les choses tendent à conserver leur être. Si l’on considère cet effort dans l’ensemble de la nature, comme un acte unique qui conserve les êtres en tant que parties du tout, c’est la providence générale ; si au contraire on considère l’acte propre par lequel chaque être tend à se conserver comme étant lui-même un tout, c’est la providence particulière.

III. La prédestination. — On devine quelle est l’importance de cette troisième question, non-seulement au point de vue du système de Spinoza, mais encore au point de vue de son temps et de son pays. Il ne faut pas oublier que la doctrine de la prédestination était alors, en Hollande, la doctrine orthodoxe. Le fameux