Page:Spinoza - Court traité sur Dieu, l’homme et la béatitude.djvu/109

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
53
DE L’OPINION, DE LA FOI, ETC.


CHAPITRE PREMIER


DE L’OPINION, DE LA FOI ET DE LA CONNAISSANCE.


Pour commencer à parler des modes dont l’homme se compose[1], nous dirons :

1o Ce qu’ils sont ;

2o Quels sont leurs effets ;

3o Quelle en est la cause.

Quant au premier point, commençons par ceux qui nous sont tout d’abord connus, à savoir de certains concepts, ou de la conscience de la connaissance de nous-mêmes[2] et des choses qui sont en dehors de nous.

Ces concepts s’acquièrent soit : 1o par la foi[3], la-

  1. Les modes dont l’homme se compose sont les notions qui se divisent en opinion, foi, connaissance claire et distincte, naissant de chaque chose, en raison de sa nature. (MS)
  2. « Reproduction littérale du texte hollandais, qui est le même dans les deux manuscrits A et B. La suite des idées est la suivante : Nous commençons par les modes de la pensée en opposition aux modes de l’étendue, parce que les premiers nous sont connus immédiatement par la conscience, qui accompagne chaque mode de la pensée ; et, parmi les modes de la pensée, les premiers sont ceux qui sont la représentation d’un objet, à la différence des passions. Mais quel pouvait être le texte latin pour pouvoir, d’une part avoir ce sens et de l’autre se prêter à la traduction hollandaise ? C’est ce que nous ne savons pas. » (Note du traducteur allemand, p. 61.)
  3. Ces notions sont dans ce chapitre attribuées à la foi, mais partout ailleurs à l’opinion, comme cela doit être en