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V
INTRODUCTION

sitions ou des axiomes que Spinoza mentionne dans ses lettres à Oldenburg, les plus anciennes que nous ayons de lui.

3* On trouve dans notre traité le chapitre de Diabolis, que la Bibliothèque des anonymes de Mylius mentionne comme ayant fait partie d’une rédaction primitive de l’Éthique[1].

4° On sait positivement, par le même Mylius, que l’Éthique a eu une première forme : pourquoi pas celle-ci ? Mylius dit à la vérité que le texte de cette forme primitive était en hollandais, tandis que nous savons maintenant que ce n’est qu’une traduction d’un texte latin ; mais Mylius a pu ne pas savoir que cette forme hollandaise n’était pas le texte primitif, et le fait que cette traduction a pu passer pour le texte prouve encore en faveur de l’authenticité. D’ailleurs, il est évident que ce n’est pas un extrait ou abrégé de l’Éthique fait par un élève, car il y a une trop grande différence entre les deux ouvrages. Si ce n’est pas un abrégé de l’Éthique, c’en est évidemment l’esquisse. Or, qui eût été capable de faire cette esquisse sinon Spinoza ?

5° Les dernières paroles qui terminent l’ouvrage, et par lesquelles Spinoza s’adresse à ses élèves, en leur recommandant de prendre des précautions pour la propagation de ses doctrines, prouvent évidemment que l’ouvrage est de la main de Spinoza, et qu’il était communiqué à ses élèves, pour être étudié par lui, lorsqu’il fut séparé d’eux après son expulsion d’Amsterdam.

Cependant, tout en reconnaissant sans ombre de doute l’authenticité du de Deo, nous sommes tenté de croire que les notes qui accompagnent le texte pourraient bien être, sinon toutes, du moins pour un certain nombre d’entre elles, d’une autre main que celle de Spinoza. Souvent, elles ne font que reproduire le texte

  1. Ethica quæ ab autore primum batavorum sermone conscripta, postea ab eodem in linguam latinam traducta et methodo malhematica est disposita, omisso tamen quod in exemplari hollandico manuscripto extare dicitur capite de Diabolo (Biblioth. anonymorum, p. 941, 6).