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éthique

dans l’article déjà cité de la Revue de Métaphysique et de Morale (mars 1908), mais je tiens à faire observer qu’il m’est impossible, je viens de dire pourquoi, d’accepter son interprétation du mot pietas.


Propositions XIX à XXXVII. — Sur le contenu de ces dix-neuf propositions, voir la note a relative au Scolie qui précède.


Proposition XX, Scolie. — Pour des raisons que le lecteur apercevra sans peine, le suicide ne peut jamais être aux yeux de Spinoza un acte de vertu (je prends le mot dans le sens qu’il lui donne) ; on ne veut jamais se donner la mort (voir la note relative à la Proposition 5 ci-dessus). Il y a là une différence importante à noter entre le spinozisme et le stoïcisme ; le spinozisme est une doctrine individualiste où l’affirmation par chacun de sa propre existence est la condition première d’une vie conforme à la raison ; sans doute la durée de la vie (ou la vie dans la durée) n’est pas la mesure de notre perfection, puisque cette vie et cette durée dépendent non seulement de ce que vaut notre essence propre, mais aussi de conditions extérieures ; consentir en vertu de notre essence à ce que la durée de notre vie soit diminuée, cela n’en est pas moins métaphysiquement impossible, comme il est impossible que le vrai devienne faux (cf. la note relative au Corollaire 2 de la Proposition 44, Partie II). Dans le stoïcisme, au contraire, l’individu n’est rien par lui-même ; il ne compte que par sa conformité à l’ordre universel ; le suicide pourra être une action vertueuse et opportune, digne d’un homme libre. Au sujet du stoïcisme envisagé dans ces rapports avec le spinozisme, voir la note relative à l’Appendice de la quatrième Partie (chap. xxxii) et la note b se rapportant au Traité de la Réforme de l’entendement, § 5 (vol. I, p. 536).


Propositions XXV. — Chaque être singulier vaut par lui-même puisqu’il a une essence propre (voir la note précédente) ; il ne peut donc vouloir se conserver pour autre chose ; l’idée de fin n’ayant aucun fondement métaphysique, la vertu ne peut consister qu’à être soi-même (ce qui n’exclut nullement le progrès, si l’on consent à prendre ce mot comme signifiant non un pas fait vers un but, mais une libre production).


Propositions XXVI et XXVII. — Rapprocher de ces propositions, outre la préface de la Partie IV, la Proposition 9, Partie III, et voir la note correspondante dans laquelle je renvoie au Court Traité et aux notes de cet ouvrage.