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notes

Proposition I. — Je traduis, dans cette proposition et les suivantes, substantia par une substance ; Spinoza établit en effet les propriétés de la substance, de l’être conçu non abstraitement, mais en lui-même, avant de démontrer qu’il n’existe qu’une substance (à la fin seulement du Scolie de la Proposition 10 apparaît pour la première fois la notion de l’unité de substance, objet du Coroll. 1 de la Prop. 14) ; cf. Pensées Métaphysiques, partie II, chap. v, et la note explicative b (vol. I, p. 562) ; par l’emploi de l’article indéfini, j’essaye de mieux marquer la différence que fait Spinoza entre la substance et l’être en général.


Proposition VIII, scolie II. — Ce scolie se rapporte visiblement à la Proposition 7 ; cf. ce que dit Freudenthal à ce sujet dans ses Spinoza Studien (Zeitschrift für Philosophie, Bd. 108, p. 251). Voir le commentaire donné par Spinoza lui-même dans la Lettre 34.


Proposition XI et scolie.a) Spinoza donne, en réalité, quatre démonstrations de l’existence de Dieu :

1° Une première preuve (Démonstration 1) fondée sur la considération de l’essence de Dieu, d’où se déduit l’impossibilité de sa non-existence.

2° Une deuxième preuve (Démonstration 2) fondée sur ce principe que, si une chose n’existe pas, c’est qu’il y a une cause intérieure ou extérieure qui en rend l’existence impossible ; pour l’entendement, en effet, qui ne forge rien, il n’y a pas de milieu entre le nécessaire et l’impossible ; voir Réf. de l’entendement, § 34.

3° Une troisième preuve a posteriori (Démonstration 3), fondée sur l’impossibilité pour une chose quelconque finie d’exister, si l’être infini n’existe pas ; si quelque chose existe, un être existe qui est nécessaire par lui-même ; si cet être n’existait pas, rien ne pourrait exister. Il n’y aurait donc pas même de possibles ; l’expérience sensible, l’imagination elles-mêmes ne seraient pas ;

4° Une quatrième preuve (Scolie), qui n’est que la première mise sous forme affirmative et contient la substance de toutes les autres ; l’essence de Dieu enveloppe l’existence nécessaire.

Voir l’étude de Lagneau sur les Preuves Spinozistes de l’existence de Dieu dans la Revue de métaphysique et de morale (1895, p. 402) ; voir aussi dans le même recueil, même année, l’article de M.  Andler écrit à propos des ouvrages de MM.  Brunschvicg et Delbos.

b) Page 44, ligne 4, j’ai traduit le membre de phrase ad quas plura pertinere concipiunt par qu’ils conçoivent comme plus riches en possessions. Saisset traduit plus librement choses dont la nature est plus complexe ; les possessions d’une chose, au sens où j’ai pris le mot, comprennent tout ce qui peut en être affirmé.