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DE LA LIBERTÉ DE L’HOMME

p. I) ; cela fait (Prop. préc.) qu’à proportion de la connaissance qu’elle a des choses, elle pâtit moins des affections en provenant et (Prop. 48, p. III) est moins affectée à l’égard des choses elles-mêmes. C. Q. F. D.

SCOLIE

Plus cette connaissance, que les choses sont nécessaires, a trait à des choses singulières et plus ces dernières sont imaginées distinctement et vivement, plus grande est la puissance de l’Âme sur les affections ; l’expérience elle-même l’atteste. Nous voyons en effet la Tristesse causée par la perte d’un bien adoucie sitôt que le perdant considère que ce bien ne pouvait être conservé par aucun moyen. De même, nous voyons que personne ne prend un enfant en commisération parce qu’il ne sait pas parler, marcher, raisonner et vit tant d’années presque sans conscience de lui-même. Si, au contraire, la plupart naissaient adultes, et que tel ou tel naquît enfant, alors chacun prendrait les enfants en