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DE LA SERVITUDE DE L’HOMME

CHAPITRE XXXI

La superstition, par contre, semble admettre que le bien, c’est ce qui apporte de la Tristesse ; le mal, ce qui donne de la Joie, Mais, comme nous l’avons dit déjà (Scolie de la Prop. 45), seul un envieux peut prendre plaisir à mon impuissance et à ma peine. Plus grande est la Joie dont nous sommes affectés en effet, plus grande la perfection à laquelle nous passons et plus, par conséquent, nous participons de la nature divine ; et jamais ne peut être mauvaise une Joie réglée par l’entente vraie de notre utilité. Qui, au contraire, est dirigé par la Crainte et fait le bien pour éviter le mal, n’est pas conduit par la Raison.

CHAPITRE XXXII

Mais la puissance de l’homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée par celle des causes extérieures ; nous n’avons donc pas un pouvoir absolu d’adapter à notre usage les choses extérieures. Nous