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ÉTHIQUE

parties puissent s’acquitter convenablement de leur office. Plus le Corps est apte en effet à être affecté de plusieurs manières et à affecter les corps extérieurs d’un très grand nombre de manières, plus l’Âme est apte à penser (Prop. 38 et 39). Mais les choses de cette sorte semblent être très peu nombreuses dans la Nature, et par suite pour nourrir le Corps, comme il est requis, il est nécessaire d’user d’aliments nombreux de nature diverse. Le Corps humain, en effet, est composé d’un très grand nombre de parties de nature différente qui ont constamment besoin d’aliments variés, afin que tout le Corps soit également apte à tout ce qui peut suivre de sa nature et que l’Âme en conséquence soit aussi également apte à concevoir plusieurs choses.

CHAPITRE XXVIII

Pour se procurer ce nécessaire, les forces de chacun ne suffiraient guère si les hommes ne se rendaient de mutuels services. Mais l’argent est devenu le signe