Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/455

Cette page a été validée par deux contributeurs.
451
DE LA SERVITUDE DE L’HOMME

PROPOSITION XIV

La connaissance vraie du bon et du mauvais ne peut, en tant que vraie, réduire aucune affection, mais seulement en tant qu’elle est considérée comme une affection.

DÉMONSTRATION

Une affection est une idée par laquelle l’Âme affirme une force d’exister de son Corps plus grande ou moindre qu’auparavant (Déf. Gén. des Aff.) ; et ainsi (Prop. 1) elle n’a rien de positif qui puisse être ôté par la présence du vrai ; conséquemment, la connaissance vraie du bon et du mauvais ne peut, en tant que vraie, réduire aucune affection. Mais en tant qu’elle est une affection (voir Prop. 8), si elle est plus forte que l’affection à réduire, elle pourra dans cette mesure seulement (Prop. 7) la réduire. C. Q. F. D.