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ÉTHIQUE

l’état présent du Corps avec le passé, mais que l’idée constituant la forme de l’affection, affirme du Corps quelque chose qui enveloppe effectivement plus ou moins de réalité qu’auparavant. Et comme l’essence de l’Âme consiste (Prop. 11 et 13, p. II) en ce qu’elle affirme l’existence actuelle de son Corps, et que par perfection nous entendons l’essence même d’une chose, il suit donc que l’Âme passe à une perfection plus grande ou moindre, quand il lui arrive d’affirmer de son Corps ou d’une partie d’icelui quelque chose qui enveloppe plus ou moins de réalité qu’auparavant. Quand donc j’ai dit plus haut que la puissance de penser de l’Âme était accrue ou diminuée, je n’ai rien voulu entendre, sinon que l’Âme avait formé de son Corps, ou d’une partie d’icelui, une idée exprimant plus ou moins de réalité qu’elle n’en avait affirmé de son Corps. Car on estime la valeur des idées et la puissance actuelle de penser suivant la valeur de l’objet. J’ai ajouté enfin que par la présence de cette idée l’Âme est déterminée à penser à