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DE L’ORIGINE ET DE LA NATURE DES AFFECTIONS

fection contraire qui est la Joie ; et cela d’autant plus qu’il imagine la chose odieuse affectée d’une Tristesse plus grande ; ce qui était le premier point. Maintenant la Joie pose l’existence de la chose joyeuse (même Scolie de la Prop. 11), et cela d’autant plus qu’on la conçoit plus grande. Si quelqu’un imagine affectée de Joie la chose qu’il a en haine, cette imagination (Prop. 13), réduira son effort, c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 11) qu’il sera affecté de Tristesse, etc. C. Q. F. D.

SCOLIE

Cette Joie ne peut guère être solide et sans combat intérieur. Car (je vais le montrer dans la Proposition 27), en tant qu’on imagine éprouvant une affection de Tristesse une chose semblable à soi, on doit dans une certaine mesure être contristé ; et inversement, si on l’imagine affectée de Joie. Mais nous n’avons égard ici qu’à la Haine.