Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/300

Cette page a été validée par deux contributeurs.
296
ÉTHIQUE

affection aura été plus grande dans la chose aimée. C. Q. F. D.

PROPOSITION XXII

Si nous imaginons que quelqu’un affecte de Joie la chose que nous aimons, nous serons affectés d’Amour à son égard. Si, au contraire, nous imaginons qu’il l’affecte de Tristesse, nous serons tout au rebours affectés de Haine contre lui.

DÉMONSTRATION

Qui affecte de Joie ou de Tristesse la chose que nous aimons, il nous affecte aussi de Joie ou de Tristesse, puisque nous imaginons la chose que nous aimons affectée de cette Joie ou de cette Tristesse (Prop. préc.). Mais on suppose que l’idée d’une cause extérieure accompagne cette Joie ou cette Tristesse ; donc (Scolie