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DE L’ORIGINE ET DE LA NATURE DES AFFECTIONS

DÉMONSTRATION

Supposons que l’Âme soit affectée en même temps de deux affections, dont l’une n’accroît ni ne diminue sa puissance d’agir et dont l’autre ou l’accroît ou la diminue (voir Post. 1). Il est évident par la Proposition précédente que, si l’Âme plus tard vient à être affectée de la première par l’action d’une cause la produisant vraiment et qui (suivant l’hypothèse) n’accroît par elle-même ni ne diminue la puissance dépenser de l’Âme, elle éprouvera aussitôt la deuxième affection qui accroît ou diminue sa puissance de penser, c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 11) qu’elle sera affectée de Joie ou de Tristesse ; et, par suite, la chose qui cause la première affection sera, non par elle-même, mais par accident, cause de Joie ou de Tristesse. On peut voir aisément de la même façon que cette chose peut par accident être cause d’un Désir. C. Q. F. D.