Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.
192
ÉTHIQUE

SCOLIE

Je dis expressément que l’Âme n’a ni d’elle-même, ni de son propre Corps, ni des corps extérieurs, une connaissance adéquate, mais seulement une connaissance confuse, toutes les fois qu’elle perçoit les choses suivant l’ordre commun de la Nature ; c’est-à-dire toutes les fois qu’elle est déterminée du dehors, par la rencontre fortuite des choses, à considérer ceci ou cela, et non toutes les fois qu’elle est déterminée du dedans, à savoir, parce qu’elle considère à la fois plusieurs choses, à connaître les conformités qui sont entre elles, leurs différences et leurs oppositions ; toutes les fois en effet qu’elle est disposée du dedans de telle ou telle manière, alors elle considère les choses clairement et distinctement, comme je le montrerai plus bas.

PROPOSITION XXX

Nous ne pouvons avoir de la durée de notre propre Corps qu’une connaissance extrêmement inadéquate.