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ÉTHIQUE

(Prop. 9) en tant qu’on le considère comme affecté d’une autre idée de chose singulière ; ou encore, puisque (Postulat 4) le Corps humain a besoin d’un très grand nombre de corps, par lesquels il est continuellement comme régénéré, et que l’ordre et la connexion des idées sont les mêmes (Prop. 7) que l’ordre et la connexion des causes, cette idée sera en Dieu en tant qu’on le considère comme affecté des idées d’un très grand nombre de choses singulières. Dieu donc a l’idée du Corps humain ou connaît le Corps humain, en tant qu’il est affecté d’un très grand nombre d’autres idées et non en tant qu’il constitue la nature de l’Âme humaine, c’est-à-dire (Coroll. de la Prop. 11) que l’Âme humaine ne connaît pas le Corps humain. Mais les idées des affections du Corps sont en Dieu en tant qu’il constitue la nature de l’Âme humaine, autrement dit, l’Âme perçoit ces affections (Prop. 12), et conséquemment elle perçoit le Corps humain lui-même (Prop. 6) et le perçoit comme existant en acte (Prop. 17) ; dans cette mesure donc seulement l’Âme humaine perçoit le Corps humain lui-même. C. Q. F. D.