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notice sur l’éthique

eux et la constitution de la cité, a dû être postérieurement à 1665 détachée de la troisième. On s’explique par là que, vers la fin de la deuxième, Spinoza annonce comme devant être exposé dans la partie suivante ce qui l’est seulement dans la quatrième. Ce passage aurait dû être modifié et ne l’a pas été.

Pour des raisons sur lesquelles on trouvera plus de détails dans une autre Notice[1], le travail qui avait occupé Spinoza à peu près exclusivement, semble-t-il, depuis la publication des Principes de la Philosophie de Descartes (1663) et qu’il croyait sans doute devoir terminer rapidement, fut abandonné peu après la lettre dont nous avons reproduit un fragment ci-dessus.

Au lieu de terminer l’Éthique, il composa et fit paraître le Traité Théologico-Polilique. S’il était resté le même homme en effet, les circonstances avaient changé : Spinoza ne pouvait rester indifférent à la lutte soutenue de son temps pour la liberté contre les abus de la force, et l’intolérance des églises calvinistes en Hollande lui donnait d’assez pressants motifs de joindre ses efforts à ceux des hommes qui dans leurs écrits soutenaient le principe de la laïcité de l’État : son ami, Louis Meyer[2], Lambert van Velthuysen[3], Pierre et Jean de la Court[4],

  1. Dans la Notice sur le Traité Théologico-Politique.
  2. Sur Louis Meyer, voir vol. I, p. 279.
  3. Lambert van Velthuysen, à la fois théologien et philosophe, avait, dès 1655 et 1656, publié en hollandais un ouvrage où il établissait que la théorie de Copernic sur le mouvement de la terre et la philosophie de Descartes ne contredisaient pas à la parole de Dieu. Il se prononça pour la liberté religieuse dans son Munus pastorale. Plus tard il combattit vivement le spinozisme.
  4. Pierre de la Court (Pieter van den Hove) était un ami du grand-pensionnaire Jean de Witt qui fut même un peu son collaborateur pour la composition de l’ouvrage intitulé : Interest