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NOVALIS

d’interprétation, ne sauraient en bonne conscience se justifier. Outre que ce prosélytisme rétrospectif n’intéresse qu’un public spécial, nous sommes persuadés que la tâche du critique littéraire est moins de juger un homme ou une doctrine, que de retracer avec impartialité l’histoire d’un esprit ou d’un mouvement d’idées, par une interprétation correcte des textes, et que ni le ton ni les procédés ne doivent changer lorsqu’il se trouve en présence d’idées ou d’aspirations qu’il ne partage pas. Il commencera donc par faire, dans la mesure du possible, table rase de tous les partis-pris, qu’ils soient d’ordre religieux, philosophique ou moral.

La seule édition des œuvres de Novalis qui fasse autorité désormais, parce que seule elle apporte le texte authentique et complet des manuscrits est celle de M. Heilborn, parue en 1901. C’est celle à laquelle nous renvoyons dans nos notes, en l’indiquant sous les initiales N. S.[1]

  1. Novalis Schriften. — Kritische Neuausgabe auf Grund des handschriftlichen Nachlasses, von Ernst Heilborn. Berlin 1901.