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devons donc conclure que le poison a perdu de sa force, ou que les effets qu’on lui attribuait dépendaient du mode de traitement[1]. »

Nous lisons dans la British and Foreign Medico-Chirurgical Review, qui fait autorité parmi les journaux médicaux, et qui d’ailleurs propose d’appliquer les Acts dans les ports militaires et les villes de garnison :

« La majorité des individus qui ont eu cette affection (en y comprenant ceux qui n’ont subi que des atteintes légères vivent aussi longtemps que s’ils ne l’avaient pas eue, et meurent de maladies dans lesquelles la syphilis n’a pas plus affaire qu’un habitant de la lune[2]… On ne peut pas dire que 455 personnes affectées d’une des variétés de la vraie syphilis, sur une population pauvre de 1,500,000 âmes (moins de 1/3000)… constituent une moyenne assez élevée pour nécessiter une action exceptionnelle de la part d’un gouvernement[3]. »

M. Holmes Coote, membre du Collège Royal des chirurgiens et professeur de chirurgie à l’hôpital Saint-Barthélemi, a dit :

« Il est pénible d’avoir à reconnaître que les fatigues et les soucis endurés par d’honnêtes et laborieuses mères de famille de la classe ouvrière, sont plus préjudiciables à la santé et à la bonne mine, que la vie irrégulière de la fille publique. »

M. Byrne, chirurgien à l’hôpital Lock, à Dublin, assure de son côté « qu’il y a beaucoup moins de cas de syphilis qu’autrefois ; » et après avoir décrit quelques-unes des suites sérieuses qu’avait souvent jadis cette maladie, il ajoute : « Un cas semblable ne se présente plus une fois en plusieurs années ; c’est un fait que tout médecin a dû remarquer. » M. W. Burns Thompson, membre du Collège Royal des chirurgiens, qui a été pendant dix ans à la tête du dispensaire d’Edimbourg, dit de son côté :

« J’ai été bien placé pour savoir quelles étaient les mala-

  1. Principles of Surgery, 5e édit., p. 434.
  2. British and Foreign Medico-Chirurgical Review. Janvier 1870, p. 103.
  3. Ibid., p. 106.