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George III, le Grand et le Bon, qui avait été suscité pour être le grand instrument de ce qui s’y est passé[1]. »

Les dernières catastrophes du Continent sont expliquées de la même manière par un écrivain français, à la vérité peu connu, qui prétend, comme l’écrivain anglais, avoir regardé derrière le voile des choses, et qui nous raconte les intentions de Dieu en châtiant les Français, son peuple élu. Car, — remarquons-le en passant, — de même que chez nous autres Anglais les évangélistes sont persuadés que la bénédiction divine s’étend sur nous parce que nous avons conservé la pureté de la foi ; de même il semble évident à l’auteur de La Main de l’Homme et le Doigt de Dieu, et à d’autres Français, que la France est encore destinée à diriger le monde, comme elle l’a fait jusqu’à présent. Cet écrivain, dans les chapitres intitulés, « Causes providentielles de nos malheurs, » « Les Prussiens et les fléaux de Dieu » et « Justification de la Providence, » donne à ses interprétations des développements où nous ne le suivrons pas et termine son « Épilogue » par ces paroles :

« La Révolution modérée, habile, sagace, machiavélique, diaboliquement sage, a été vaincue et confondue par la justice divine dans la personne et dans le gouvernement de Napoléon III.

« La Révolution exaltée, bouillonnante, étourdie, a été vaincue et confondue par la justice divine dans les personnes et dans les gouvernements successifs de Gambetta et de Félix Pyat et compagnie.

« La sagesse humaine, applaudie et triomphante, personnifiée dans M. Thiers, ne tardera pas à être vaincue et confondue par cette même Révolution deux fois humiliée, mais toujours renaissante et agressive.

« Ce n’est pas une prophétie : c’est la prévision de la philosophie et de la foi chrétiennes.

« Alors ce sera vraiment le tour du Très-Haut ; car il faut que Dieu et son Fils règnent par son Évangile et par son Église.

« Âmes françaises et chrétiennes, priez, travaillez, souffrez et ayez confiance nous sommes près de la fin. C’est

  1. The theocratic Philosophy of English History, vol. II, p. 289.