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ces gaz métalliques condensés, et assez épais pour devenir relativement opaques ; il s’est efforcé d’expliquer, à ce point de vue, comment leur forme change à mesure que la rotation du soleil les entraîne.

Mais les apparences observées par les astronomes sont tout à fait inconciliables avec l’idée que les taches sont simplement des nuages errants dans l’atmosphère. Ces apparences indiquent-elles donc, conformément à la supposition de M. Faye, que la photosphère contient une matière entièrement gazeuse et non lumineuse, en sorte que les taches se produisent quand des éruptions accidentelles se font jour à travers la photosphère ? Cette supposition rend fort bien compte de certains caractères des taches ; elle est fortifiée par ce fait bien constaté qu’il y a réellement des éruptions de gaz, mais elle est sujette à des difficultés dont il n’est pas aisé de triompher. Elle n’explique pas la rotation manifeste de la plupart des taches ; elle ne rend pas bien compte de l’obscurité qui est leur caractère principal ; car un noyau gazeux non-lumineux devrait être perméable à la lumière émanée de l’autre bord de la photosphère, et par conséquent, les trous qui se produisent dans le bord de cette photosphère le plus rapprochés de nous ne devraient pas paraître obscurs. Mais il y a une autre hypothèse qui serre de plus près les faits. Il faut commencer par admettre une surface incandescente en fusion, l’ascension des gaz métalliques, la formation d’une photosphère à la limite extérieure où les gaz se condensent ; il faut supposer avec Sir John Herschell, ce qui semble du reste prouvé, qu’il y a de violents cyclones dans les zones Nord et Sud de l’équateur solaire. L’hypothèse consiste en ceci : lorsqu’un cyclone se produit dans l’atmosphère des gaz métalliques entre la surface en fusion et la photosphère, son centre devient une région de raréfaction, de refroidissement : donc les gaz se précipitent. Il s’y forme un nuage épais qui s’étend très-loin dans la direction du globe solaire, et intercepte la plus grande partie de la lumière qui en émane. Nous avons là une cause adéquate pour la formation d’une masse vaporeuse opaque, cause qui rend compte également du mouvement vertical qu’on a souvent observé de l’obscurité qui devient plus intense au centre de