Page:Spencer - La Science sociale.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.

duction, les traits de ce système et en rapprochant des narrations et des documents écrits pour nous apprendre tout autre chose que la constitution du régime féodal, nous parvenons à nous former une idée assez claire de ces traits en ce qu’ils ont d’essentiel — idée qui gagne encore en netteté par le collationnement des témoignages fournis par différentes sociétés contemporaines. De même pour tout le reste. En sachant se servir des dépositions des témoins passés et présents, qui valent plus par ce qu’elles permettent d’inférer que par ce qu’elles ont l’intention d’apprendre, il est possible de rassembler des données d’où nous tirerons des inductions sur la structure des sociétés et sur l’origine et le développement des différentes fonctions de chacune d’elles. Avec le secours de la méthode comparative, on pourra presque toujours surmonter les obstacles qui s’opposeraient à ce qu’on mît de l’ordre dans les données fournies par une société quelconque.

Nous devons néanmoins avoir toujours présentes à l’esprit les difficultés énumérées ci-dessus. Dépendant absolument des témoignages, nous ne devons jamais perdre de vue combien il y a de manières de les altérer — il faut n’en estimer la valeur qu’après avoir tenu compte d’une infinité de circonstances et prendre garde de ne pas nous fonder dans nos conclusions sur des faits particuliers, empruntés à une époque ou à un lieu particuliers.