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« Q. Des politiques de taverne ?
« 1re R. Des politiques à la charge de la taverne.
« 2e R. Des gens du commun.
« 3e R. Des administrateurs de l’Église.
« Q. Une paire de larges chausses au rebut ?
« R. Deux gallons de vin. »

Le fait sur lequel on a voulu attirer ici l’attention comme étant significatif, c’est que les jeunes Hindous auraient fait preuve, à leur examen d’admission, d’une très-grande ignorance du sens de mots et d’expressions employés dans un ouvrage anglais qu’ils avaient lu. L’auteur semble avoir voulu en inférer qu’ils étaient incapables de commencer leur carrière universitaire. Si, au lieu d’accepter ce qu’on nous présente, nous regardons un peu en dessous, ce qui nous frappera sera l’étonnante folie d’un examinateur qui se propose de vérifier si de jeunes garçons sont en état d’aborder des études supérieures, en les interrogeant sur les termes techniques, le cant et l’argot — qui plus est, un argot perdu, — d’une langue étrangère. Au lieu de cette incapacité des enfants qu’on veut nous faire remarquer, nous remarquons plutôt l’incapacité de ceux qui sont chargés de leur éducation.

Maintenant, si au lieu de nous arrêter au fait particulier caché sous celui qu’on proposait à notre attention, nous le considérons en même temps que d’autres du même genre, nous sommes frappés d’un fait général : les examinateurs, surtout ceux qui ont été nommés sous les récents systèmes administratifs, posent, en général, des questions très-mal choisies. Le fils d’un juge me racontait dernièrement que son père s’était trouvé incapable de répondre sur certaines questions posées à des étudiants en droit. Un helléniste bien connu, éditeur d’une pièce grecque, ayant été désigné pour remplir les fonctions d’examinateur, a constaté que les questions indiquées par son prédécesseur étaient trop fortes pour lui. M. Froude, dans le discours d’inauguration qu’il a prononcé à St-André, disait à propos de questions posées par un examinateur chargé de l’histoire d’Angleterre : « Moi-même, j’aurais pu répondre à deux questions sur douze. » M. G. H. Lewes nous a dit à nous-même qu’il