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Arlette, avec une impudente hardiesse que ma présence était loin d’embarrasser, attendait de fondre sur sa proie.

— Eh bien ! Tantine, comment que je te baise ? Le faisons-nous à deux ou à trois ? Monsieur est-il de la partie ?

J’étais éberlué de tant d’audace et de calme.

— Certes, si j’en suis ! m’écriai-je en plaquant de baisers le cul ravissant de cette vicieuse gamine.

Mais déjà Colette l’avait happée de ses pieds et enfermée dans ses cuisses. Je vis la main d’Arlette pousser sous la toison fauve la tête du priape, ses reins fléchirent dans une poussée en avant, et un cri strident déchira le silence de cette minute. Le corps de la verge pénétrait, éraflant de ses écailles la tendre déchirure des nymphes.

— Aïe ! aïe ! geignait Colette, tu m’assassines !

Avec je ne sais quoi de subitement cruel dans l’expression de son visage en feu, Arlette poursuivait son intromission, en une voluptueuse tension de son jeune corps vers cet accouplement incestueux.

— Arrête ! arrête !… aïe ! aïe !

— Et toi qui voulais du sang ! ricanai-je. Va, Arlette, pousse ! pousse donc ! pousse fort !

— Tiens ! ma tante, tiens ! si ça rentre !

Et le godemiché implacable, continuait de plonger lentement, labourant la chair vive, et sourd