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lèvres sèches et brûlantes et bus l’haleine mourante de sa pâmoison.

— Colette, ma chérie ?…

Le souffle seul de son sein agité répondit à l’appel de ma tendresse.

Alors, je ne sais quelle tentation brutale j’eus de ce corps endormi dans le pimpant chiffonné de cette robe de taffetas mauve dont Colette était venue offrir la primeur à mes embrassements. Le battement de mes artères tic-taquait à mes tempes.

Allongé à son côté, ma main plongeait au cœur de ses dessous, mon visage en feu incliné sur le charme défait de son évanouissement. Et aussitôt, le lubrique désir de la posséder, là, en cet état de demi-mort, m’agenouilla entre ses cuisses, pour goûter d’un viol savoureux et d’une jouissance sans partage arrachée à l’inertie d’un corps vivant.

Mon rut exacerbé par l’insensibilité de la chair à mes attouchements, je retournai le devant des jupes. Je pris la jambe droite de Colette sur mon épaule, j’écartai son pantalon et ma queue en main, je m’ouvris aisément les lèvres du bijou ruisselant.

Prestige de l’imagination ! Jamais je ne ressentis si vivement le plaisir de l’introït. Je poussais doucement, tout doucement, revenant en arrière, repiquant du gland, revenant encore, ne franchissant que du collet l’étroit passage, et demeurant là, sur les bords, afin d’y prolonger le sentiment