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Mon bras droit disparut sous la nappe, pendant que l’autre s’appliquait à donner le change d’une banale familiarité. Je passai le bout du biscuit rose entre les lèvres du conin ; avec précaution je l’y insinuai à l’aide d’un doigt, puis le machinant d’avant en arrière, je le fourrai tout entier dans la vulve.

— Laissez l’y un moment, chéri, pour qu’il s’humecte bien, souffla Colette ; vous verrez cette fine gourmandise ! Mon cher, un jus de noisettes pilées, ma mouille !…

Elle croisa ses cuisses afin de chauffer à point, le temps de boire une coupe, et d’allumer une Laurens ; puis, de nouveau entre-bâillant sa culotte à ma main :

— Défournez, ami, et croquez-moi ça !

Je retirai le biscuit tout enveloppé d’une onctueuse crème. Ma foi, sous l’effet d’une demi griserie, sans dégoût j’y mordis à pleines dents, tandis que penchée sur moi, Colette, avec une grâce espiègle, m’en disputait l’autre moitié. Et nos lèvres se rencontrèrent sur la dernière bouchée.

À cet instant, un vieux Monsieur méticuleux qui sortait, s’approcha et me dit :

— Faut-il envoyer le chasseur vous retenir un foutoir ?

— Comme ça se trouve, répliqua Colette, on y allait justement !

C’est, en effet, dans une maison de passe de la